jeudi 29 septembre 2011

Anas Sefrioui, un marocain dans une liste de "milliardaires cachés" de Bloomberg



Il n’aurait jamais été identifié comme un milliardaire mais il pèserait dans les 2,3 milliards de dollars avec ses près de 62% de part dans le groupe, coté à la Bourse de Casablanca depuis 2006, Douja Promotion Groupe Addoha. Il s’agit du marocain Anas Sefrioui qui fait partie d’une liste de milliardaires cachés que le site Bloomberg a «démasqué ». Au Maroc, il n’a rien d’un inconnu...

Anas Sefrioui côtoie dans cette liste les allemands Guenther Fielmann (3,4 milliards de dollars) et Siegfried Meister (2,2 milliard de dollars), le  péruvien Carlos Rodriguez-Pastor (3 milliards de dollars), le brésilien Rubens Menin (1,6 milliard de dollars), le canadien   Eric Sprott (1,3 milliard de dollars) et les français Elisabeth Badinter (1,1 milliard de dollars) et Alain Taravella (1,1 milliard de dollars). En termes de poids, Anas Sefrioui est le troisième dans cette liste des milliardaires dévoilés. Il n’est pas un inconnu et à ses entrées dans le système. Si l’on tient compte des informations parues dans des publications spécialisées et difficiles à vérifier, Anas Sefrioui serait la deuxième fortune du Maroc. La première fortune étant celle du roi Mohamed VI et serait selon des chiffres de Forbes qui datent de 2009 de près de 2,5 milliards de dollars. Une évolution rapide car selon le même Forbes la fortune du roi était de 500 millions de dollars en 2000.  La fortune du roi serait ainsi supérieure de 500 millions à celle du milliardaire « dévoilé » par Bloomberg. Mais tempère, le site marocain lakome.com, cette comparaison est trompeuse. Elle compare des chiffres de 2009 avec ceux de 2011 et surtout elle ne prend en compte que les actifs côtés en Bourse. On retient pourtant qu’en 2008, Sefrioui a engrangé plus de dividendes que le roi (263 millions contre 244).

Délit d’initiés ?

La fortune du très discret Sefrioui serait liée à son entregent politique qui lui a permis d’accéder à bon prix au foncier pour lancer ses projets immobiliers. Il a grossi avec des contrats  avec l’Etat. La rumeur lui prêtait la fonction d’homme de paille de Moulay Rachid, chose qu’il a démenti avec véhémence. “C’est absolument faux. Je le jure sur la vie de mes enfants ». A son introduction en Bourse en 2006, Addoha était créditée de 1,7 milliards de dirhams avec un chiffre d’affaires annuel de 500 à 600 millions de dirhams. En 2007, Addoha pesait 14 fois plus et son cours était multiplié par six. « A l’époque, l’envolée avait été mise sur le compte d’une spéculation effrénée jusqu’à ce que lors d’une cérémonie présidée par le roi lui-même, l’Etat n’octroie au groupe d’importants lots de terrains. Dans un marché correctement régulé cela aurait donné lieu à une enquête pour délit d’initiés. Le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), gendarme de la bourse, a préféré regarder ailleurs. Cette opération serait à l’origine de la fortune des hommes d’affaires du roi » écrit Lakome. L’entrée de « Si Anas » dans la liste des « milliardaires cachés » de Bloomberg parait bien « méritée ».

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